19/07/25 01:54:04.16 oyPQr3z90.net
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ce 16 8bre a 4 h 1/2 du matin
C'est a vous, ma Soeur, que j'ecris pour la derniere fois. Je viens d'etre condamnee
non pas a une mort honteuse, elle ne l'est que pour les criminels, mais a aller rejoindre
votre frere ; comme lui innocente, j'espere montrer la meme fermete que lui dans
ces derniers moments. Je suis calme comme on l'est quand la consience[sic] ne reproche
rien, j'ai un profond regret d'abandonner mes pauvres enfants ; vous savez que je
n'existois que pour eux, et vous, ma bonne et tendre Soeur : vous qui avez par votre
amitie tout sacrifie pour etre avec nous ; dans quelle position je vous laisse !
J'ai appris par le plaidoyer meme du proces que ma fille etoit separee de vous.
Helas ! la pauvre enfant, je n'ose pas lui ecrire, elle ne recevroit pas ma lettre
je ne sais meme pas si celle-ci vous parviendra, recevez pour eux deux ici, ma benediction.
J'espere qu'un jour, lorsqu'ils seront plus grands, ils pourront se reunir avec
vous, et jouir en entier de vos tendres soins.
Qu'ils pensent tous deux a ce que je n'ai cesse de leur inspirer,
que les principes, et l'execution exacte de ses devoirs sont la premiere base de la vie ;
que leur amitie et leur confiance mutuelle, en feront le bonheur ;
que ma fille sente qu'a l'age qu'elle a, elle doit toujours
aider son frere pour les conseils que [rature] l'experience qu'elle aura de plus
que lui et son amitie pourront lui inspirer ; que mon fils a son tour, rende a sa
soeur, tous les soins, les services que l'amitie peut inspirer ; qu'ils sentent
enfin tous deux que, dans quelque position ou ils pourront se trouver, ils ne seront
vraiment heureux que par leur union. Qu'ils prennent exemple de nous, combien dans
nos malheurs, notre amitie nous a donne de consolations, et dans le bonheur on jouit
doublement quand on peut le partager avec un ami ; et ou en trouver de plus tendre,
de plus cher que dans sa propre famille ?
Que mon fils n'oublie jamais les derniers mots de son pere, que je lui repete expressement :
qu'il ne cherche jamais a venger notre mort.
J'ai a vous parler d'une chose bien penible a mon coeur. Je sais combien
cet enfant,